Ce soir, la Hongrie affronte l’Autriche à Bordeaux et vous en avez entendu parler partout ce mardi matin. Mais plutôt que de nous attarder sur une anthologie du ballon rond danubien (et de toute façon, on a plus le temps), nous vous donnons la preuve par dix que les Magyars vont tout défoncer en France.
1. Parce que l’honneur de Viktor Orbán en dépend
« Écoutez les gars : j’ai pas dilapidé le budget de l’État dans des stades clinquants et dans ma précieuse Puskás Akadémia de Felcsút pour que vous fassiez les margoulins dans un hôtel à 500 balles la chambre par nuit avec golf mitoyen à côté de Nice. Bottez le cul de vos adversaires et rendez-moi fier, bordel ». (dialogue fictif, bien entendu).
2. Parce qu’elle a failli le faire en 1964
Vaincus par les Ibériques en demi-finale de l’Euro, les Magyars extirpent les Danois du podium (3-1) après prolongations. La bande à Bene (Ferenc) conquiert la médaille de bronze derrière l’URSS et l’Espagne. Flórián Álbert figure parmi le Onze de rêve du tournoi. Pourquoi pas rêver aussi en 2016 ?
3. Parce qu’elle a aussi failli le faire en 1972
L’équipe magyare la plus salace de l’histoire avec son portier Géczi (ressemble à geci, qui signifie «foutre») et son milieu Kű (Lajos de son prénom), échoue aux portes de la finale face à la Belgique coachée par Raymond Goethals. Celui qui amènera à l’OM la seule Ligue des Champions française. Nino Ferrer dirait que c’est le destin.
4. Parce que les ultras magyars ont du coffre
Ces messieurs réveillent Bordeaux avec des « Magyarország ! » et leur single actuel lancé en Gironde est un tube en puissance : « Qui est cette putain de Conchita Wurst de mes deux ? ». Déjà n°1 dans les bacs.
5. Parce qu’un invité-surprise peut triompher
Et en l’occurrence, cet événement inattendu s’est produit lorsque le Danemark a remplacé la Yougoslavie au pied levé en 1992 à cause du conflit régional l’ayant empêchée de concourir en Suède. Peter Schmiechel and co surprennent l’Allemagne championne du Monde 2-0 et s’adjugent le trophée.
6. Parce que Gábor Király est un dieu-vivant
Non content d’avoir explosé le record de sélections détenu jusqu’alors par le milieu défensif de l’Equipe d’Or József Bozsik (103 VS 101), le gardien en jogging quadragénaire du Haladás va officiellement devenir le doyen historique de l’Euro au nez et à la barbe de Lothar Matthaüs. Respect.
7. Parce que les barrages lui ont souri
En tirant la Norvège, le « Nemzeti 11 » était loin de respirer la sérénité. Une victoire 1-0 à l’extérieur grâce au jeune talent rouquin László Kleinheisler et une lucarne de Priskin parachevant un succès 2-1 à domicile plus tard, Budapest s’est sentie invincible deux soirées de novembre. Pourvu que ça dure.
8. Parce que le purgatoire a trop duré
Quarante-quatre ans sans Euro, trente sans Mondial. La dernière fois qu’on a vu les Magyars se confronter à l’élite internationale, c’était en 1986 sous le cagnard du Mexique. Trois matchs plantés dont une défaite 3-0 face aux Bleus de Platini ont eu raison des modestes Hongrois éliminés d’entrée.
9. Parce que les huitièmes sont accessibles
Lorsqu’il dirigeait l’UEFA, Michel Platini souhaitait élargir l’Euro 2016 à 24 équipes. Hommage lui soit rendu. Changement de donne concret ? Six groupes contre quatre et seize places qualificatives contre huit. Donc une deuxième phase où la Hongrie pourrait se retrouver si elle s’arrache. Merci « Platoche ».
10. Parce que le contentieux avec l’Autriche doit être réglé
Certes, les deux nations ont passé un Compromis Historique (1867) fondateur de la Double-Monarchie. Certes, les Rot-Weiss-Roten et les Magyars ont joué 136 matchs en dépit des bisbilles diplomatiques. Certes, Sindelar et Puskás ont chacun marqué le foot de leur empreinte dans leurs pays respectifs. Certes, la Hongrie a gagné le dernier duel d’août 2006. Mais pour ce 137ème, pas question de flancher.
11. Parce qu’elle a le meilleur arbitre du globe
Viktor Kassai a le rouge moins facile que Clément Turpin, mais un CV béton d’arbitre international. Demi-finale du Mondial 2010, finale de la Champions League 2011, match inaugural de l’Euro 2016. Plus Italie-Suède vendredi. Le «meilleur produit d’exportation du foot hongrois», dixit Népszabadság.
12. Parce qu’elle fait ami-ami avec ses « ennemis »
«Hé mec, c’est pas parce que t’es Autrichien qu’on va te détester toi et toute ta descendance. On a ruiné nos PEL toi et moi (moi plus que toi, mais peu importe) pour voir ce match de Bordeaux. Et en plus, on a gagné au final, donc je suis d’humeur joyeuse. Allez viens, on va se descendre une pálinka ensemble». Il est vrai que l’ambiance a été belle mardi à Bordeaux !
Hajrá Magyarország !