Par Marc-Antoine Bonamour
Alors que la plupart des championnats majeurs du football européen ont repris et que le marché des transferts y bat son plein, le « foci » hongrois observe une trêve jusqu’à la fin du mois de février qui laissera place aux quarts de finale aller des deux coupes nationales (« Magyar Kupa » & « Liga Kupa »). Cette longue trêve hivernale est donc l’occasion de faire un point sur l’OTP Bank Liga (anciennement Soproni Liga) et d’évaluer les forces en présence.
Un duo de tête infernal
Sis au sommet du championnat depuis la 1ère journée, le Debreceni VSC tient une cadence de champion et semble indéboulonnable. En attendant la livraison de son nouveau stade, les champions 2010 sont invaincus et ont mis tout le monde d’accord dès le début de la saison en commençant par une série de 7 victoires consécutives, uniquement stoppée par un nul (0-0) à Siofok.
Toujours en course pour le triplé Coupe de la Ligue-Magyar Kupa-Championnat, les coéquipiers du franco-sénégalais Adamo Coulibaly (attaquant du DVSC depuis 2009) font figure de favoris logiques pour le titre. Celui-ci fait d’ailleurs preuve d’une belle régularité puisqu’avec la bagatelle de 10 buts en 15 matches au terme de la phase aller, il démontre une belle adaptation au championnat hongrois, après être passé par des clubs amateurs en France et après s’être frotté à la Ligue des Champions il y a deux ans.
Le Győri ETO fait figure de solide dauphin, à 4 points du leader. Le club de Transdanubie occidentale confirme son statut d’outsider et vendra cher sa peau pour accrocher une place européenne. Néanmoins, pour viser le titre, il faudra compter sur une défaillance du DVSC, et les 3 points perdus lors du déplacement Debrecen pourraient lui coûter cher dans la lutte pour le sacre en fin de saison.
Ce sera difficile pour le tenant du titre
A déjà 9 points du Debreceni VSC, Videoton se fait déjà peu d’illusions dans l’espoir de conserver un titre durement acquis lors de l’exercice 2010/2011. Déçue par une élimination précoce lors des tours préliminaires de la Ligue des Champions en août dernier, l’équipe de Paulo Sousa peut toutefois se raccrocher aux places européennes et prépare sereinement ses deux quarts de finale en Coupe de la Ligue et en Magyar Kupa, respectivement face au Diósgyőri VTK et au Győri ETO. Notons cependant qu’avec le brésilien André Alves (12 buts) et le serbe Nemanja Nikolic (8 buts), le club de Székesfehérvár possède la deuxième attaque la plus prolifique du championnat derrière l’inévitable Debreceni VSC.
Fortunes diverses pour les clubs de Budapest
Si le Honvéd fait bonne figure (4ème) dans le groupe de poursuivants du Videoton, et s’il peut compter sur son « serial-buteur » brésilien un temps courtisé par l’AS Monaco, Danilo Oliveira, on ne peut pas en dire autant des trois autres clubs de Pest.
Le club légendaire Ferencváros traîne des pieds, actuellement classé 9ème d’un championnat dans lequel il avait annoncé des objectifs élevés à l’intersaison. L’élimination évitable contre les norvégiens d’Aalesunds FK en prolongation lors du deuxième tour préliminaire de l’Europa League en août dernier et la démission de l’entraîneur László Pruckner aussitôt remplacé par Lajos Détári sont autant de raisons pour douter d’un retour de Ferencváros au premier plan en 2012. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les Fradis n’ont pas fini de pleurer la disparition en octobre dernier de Flórián Albert, légende d’Üllői út et unique Ballon d’Or de l’histoire du foot hongrois. Le club historique de Budapest, détenu par l’homme d’affaires britannique Kevin McCabe, a offert bien peu d’occasions de se réjouir aux supporters verts et blancs. Leur plus grosse déception restera certainement l’élimination en huitièmes de finale de la Magyar Kupa face à Békéscsaba, le club du joueur français Jimmy Jones Tchana, pensionnaire de deuxième division (0-0 à l’aller, 2-2 au retour au Flórián Albert Stadion). Seul petit coin de ciel bleu, la victoire nette et sans appel (3-0) lors du derby face au voisin et ennemi de toujours, le Újpest TE le 22 octobre dernier.
Újpest, parlons-en. Le club qui nourrissait des ambitions légitimes cette année avec l’arrivée au poste de directeur sportif du néerlandais Leo Beenhakker (ancien sélectionneur de la Pologne, ancien coach de clubs comme le Real Madrid et l’Ajax d’Amsterdam) doit se contenter d’une décevante 10ème place (17 points) à seulement 2 petits points de la zone de relégation. Il ne lui reste plus que la Coupe de Hongrie pour sauver sa saison, avec un quart de finale face au surprenant Bajai LSE, club de deuxième division.
La situation n’est guère plus reluisante pour le Vasas SC qui compte lui aussi seulement 17 points. Le club, qui a fêté son centenaire en 2011, espère que l’arrivée récente de Florian Urban en remplacement du croate Marijan Vlak au poste d’entraîneur lui permettra de se maintenir et de préparer la prochaine saison plus sereinement
En dernière position avec 6 petits points et pas la moindre victoire au compteur, le club du Zalaegerszegi TE semble quasiment condamné. Repris par l’ancien coach de Ferencváros, László Pruckner, seul un miracle lui permettrait d’échapper à la relégation.
Un dernier mot pour évoquer la renaissance du MTK Budapest qui rebondit bien en deuxième division. Relégué au terme de la saison dernière, le club est toujours en course dans les deux coupes nationales et occupe actuellement la première place du Nemzeti Bajnokság II avec 9 points d’avance sur son dauphin.
Le classement de l’OTP Bank Liga
La seconde partie du championnat hongrois et son dénouement seront à suivre sur Hu-lala !