Par Marguerite Hubsch
Plus de 145 000 visiteurs ont été enregistrés pour l’exposition parisienne sur l’œuvre du photographe hongrois André Kertész. L’événement a fermé ses portes au « Jeu de Paume » à Paris, mais reste incontestablement à découvrir en septembre prochain au Musée National de Budapest.
L’artiste hongrois a fait don de l’ensemble de ses négatifs à l’Etat Français. Né Kertész Andor à Budapest en 1894, il part de son pays natal à l’âge de 31 ans pour vivre 11 ans à Paris. Kertész vit ensuite 50 ans à New-York. Il photographie sans jamais faire partie d’un mouvement artistique.
Divers thèmes et styles photographiques sont à découvrir de cet artiste « inclassable » qui se décrivait lui-même comme « amateur ». La très petite taille de ses premières photos, la nature, sa famille et surtout son frère Jenö sont les sources d’inspiration principales de son travail réalisé en Hongrie. A Paris il s’illustre grâce à une des ses photos « Satiric Dancer », en 1926, mettant en scène la danseuse Magda Förstner. Il développe le thème des « distorsions » avec ses nus féminins déformées, photographie Paris et ces reportages photographiques dans le magazine VU le rendent célèbres avec les moines de la Trappe de Soligny. Arrivé à New York, il tombe rapidement en dépression ne rencontrant qu’incompréhension. On perçoit sa mélancolie du moment dans le type de photos prises à cette époque, la plus parlante d’entre elles : « le Nuage Egaré » en 1937.
L’exposition se déplacera en Suisse au Fortmuseum de Winterthur à partir du 25 février, en Allemagne au Martin Gropius de Berlin puis sera au Musée National de Budapest au mois de septembre. Une autre exposition en France, « Émile Zola photographe / André Kertész. L’intime plaisir de lire » est à voir au Château de Tours jusqu’au 29 mai. Plusieurs occasions donc de découvrir cet artiste et de rendre hommage à la photographie hongroise.
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