2010, l’année du moustique en Hongrie

C’est plutôt une bonne nouvelle… Selon László Tajtim, biologiste de l’ANTSZ, le bureau national sanitaire hongrois, le nombre de moustiques proliférant depuis le début des grandes inondations devrait baisser sensiblement d’ici la fin du mois. L’extermination se poursuit, mais il faudra encore au moins deux semaines pour qu’elle porte enfin ses fruits.

Retardé dans la capitale par la montée du Danube, le largage d’insecticides sur les berges n’a pu avoir lieu que fin juin. Les œufs ont donc eu tout le loisir de proliférer et d’éclore au centre ville, sans parler d’Ujpest, de Budakalász ou de Békásmegyer, entre autres. Dans le reste du pays, c’est encore pire… Le budget anti-moustique cette saison est donc prêt à exploser.

Les grosses chaleurs actuelles, survenues juste après la longue période d’humidité, ont évidemment accentué le phénomène. Si la situation est critique à Budapest depuis de longues semaines, la prolifération des insectes en Hongrie (moustiques et tiques en tête) est proportionnellement devenue encore plus insupportable en province, surtout autour des points d’eau et dans les zones inondées bien sûr. Et ce n’est pas prêt de s’arranger.

Début juin au lac Balaton, où le problème est somme toute classique, on recensait entre 68 et 210 piqûres par heure et par personne à un endroit donné, alors que le seuil rendant l’extermination obligatoire en requiert déja 50. Au sud de la « mer hongroise », où, contrairement à la rive nord, les résidents sont pourtant habituellement dotés d’une campagne anti-moustiques de choc chaque année, les maires des villes et villages se sont plaints tout le mois de juin de l’inefficacité du traitement. Le dernier en date n’ayant pas porté ses fruits, l’Alliance des collectivités locales du Balaton a, sans surprise, refusé de payer la facture.

Le budget annuel dans la région du Balaton pour la lutte anti-moustiques s’élève habituellement entre 60 et 70 millions de forints (215 – 250.000 euros environ). Il est pris en charge conjointement et à parts égales par les collectivités locales et le gouvernement. Pour l’heure, l’État à lui seul a alloué un budget de 100 millions de forints cette année (un peu moins de 360.000 euros) pour toute la Hongrie, dont 25 millions sont consacrés au traitement du bord du Balaton. Selon Tamás Sáringer-Kenyeres, qui préside la commission compétente à l’Alliance des collectivités locales du Balaton, cette année  sera particulièrement catastrophique, « comme cela n’arrive qu’une ou deux fois par décennie ».

Depuis les inondations, le niveau de l’eau dans le sol n’a pas baissé partout malgré la canicule de ces derniers jours, et les moustiques sont facilement emportés par le vent vers les zones habitées. Ainsi, si la situation ne s’améliore pas avec le traitement actuel, et si on tient compte des zones particulièrement sinistrées du nord-est entièrement prises en charge par l’État (Borsod-Abaúj-Zemplén), le budget national anti-moustiques ne sera pas suffisant dès la mi saison estivale, selon les estimations de l’ANTSZ.