À Riga, les pouvoir publics ont démantelé un monument géant à la gloire de l’Armée rouge, érigé à l’époque soviétique. Entretien avec Una Bergmane, historienne lettonne, sur la place du passé soviétique dans l’espace public balte.
Una Bergmane est historienne, chercheuse post-doctorale à l’Université d’Helsinki, spécialiste de l’histoire de la Guerre froide et des pays baltes. Propos rapportés par Gwendal Piégais.
Illustration : Monument soviétique dédié à l’Armée rouge, dit Monument de la victoire, Riga, Lettonie, 9 mai 2022. © Emmanuel Debruyne.
Que reste-t-il du passé soviétique dans le paysage urbain d’Estonie, de Lettonie ou de Lituanie ?
Le paysage urbain balte et les manifestations du passé soviétique qu’on peut y trouver, permet de retracer une évolution de 1991 à aujourd’hui. Il faut dire tout d’abord qu’il n’y a pas eu de grand bouleversement au moment de l’indépendance, que c’est un long processus. Tout d’abord, en 1991 quand les pays baltes retrouvent leur indépendance, on est dans l’idée que c’est une indépendance restaurée, retrouvée. Cette idée d’une indépendance retrouvée est très importante : on est dans cette vision d’une continuité entre les années 1920 et 1930 – une première indépendance des pays baltes – et le retour à cette indépendance après 1991. Et cette idée de continuité est fondamentale pour l’identité des trois pays baltes.
Une fois l’indépendance restaurée en 1991, on trouve différentes manifestations du passé soviétique dans l’espace urbain : des choses très simples comme les noms des rues qui ont été changées en 1940 ou en 1945 après les deux occupations soviétiques. Les noms de rues étaient un enjeu assez facile à gérer, car on est tout simplement revenu aux noms de rues des années 20 et 30. Une question un peu plus complexe a été celle des bâtiments construits à l’époque soviétique : des habitations de l’époque Khrouchtchev, qui sont dans des quartiers un peu à l’extérieur des centres-villes, mais qui manifestent une présence, un souvenir de ce passé soviétique. Dans le centre-ville on a des bâtiments plus intéressants du courant moderniste soviétique, mais toujours perçus par une grande partie des populations comme porteurs d’un souvenir douloureux. Et puis il y a la question des monuments et c’est peut-être l’enjeu le plus complexe. En 1991, il y a tout d’abord les grandes statues dans les capitales baltes ou dans d’autres villes, notamment celles de Lénine. La question de la place de ces statues très imposantes est résolue assez rapidement. La question fait peu débat : elles sont tout simplement enlevées sur le champ. Et ce sont des actes symboliques, des moments forts, lorsqu’on démantèle ces statues ou qu’on abat ce signe du pouvoir soviétique dans l’espace public, et cela se produit très rapidement, dans les jours qui suivent la restauration de l’indépendance en août 1991.
Puis, par la suite, il y a des questions un peu plus complexes, dont celle des monuments qui ont été construits à l’époque soviétique mais qui sont là pour commémorer une partie de l’histoire des pays baltes, et qui a été approprié par le pouvoir soviétique, mais qui peut être réappropriée dans un récit national balte. Par exemple, on peut citer le monument dédié à la révolution de 1905, qui se trouve dans le centre-ville de Riga et qui est toujours debout. Il n’a pas été démantelé parce que cette révolution, certes portée par des idées socialistes, l’était aussi par des aspirations nationales.
« Dans les pays baltes, 1945 c’est une libération sans accession à la liberté. »
Et puis les cas les plus complexes ce sont les monuments construits à l’époque soviétique pour commémorer la grande victoire de l’Armée rouge contre l’Allemagne nazie. Pourquoi est-ce sur ces monuments que portent le plus les débats ? Tout simplement parce qu’ils ont une double signification. Les pays baltes sont indépendants entre 1918 et 1940. Ce sont des pays souverains. Et puis en 1940, à la suite du pacte Molotov-Ribbentrop, en particulier avec ses protocoles secrets, les pays baltes tombent dans la zone d’influence soviétique et sont occupés et annexés d’une manière illicite en 1940. Il y a une première année d’occupation soviétique, avec les premières vagues des répressions, et en 1941 l’Union soviétique est envahie par l’Allemagne nazie. On a donc une période d’occupation nazie, marquée par la Shoah, la collaboration ainsi que la résistance.

En 1944-45 on assiste au retour de l’Armée rouge. Et toute l’ambiguïté est là : c’est une libération des pays baltes par l’armée soviétique, et en même temps c’est le début d’une nouvelle période très difficile sous les régimes soviétiques. Certes les pays baltes sont libérés de l’occupation nazie, mais un autre pouvoir étranger revient et s’impose de nouveau. C’est une libération sans accession à la liberté. Et c’est ce qui fait que la présence de ces monuments dans l’espace urbain pose question. On peut interpréter la construction de ce monument comme une célébration de la libération, mais aussi comme une manière de légitimer la présence soviétique dans les pays baltes. Ces monuments sont-ils là pour commémorer les sacrifices des soldats ou également pour célébrer et glorifier le régime de Staline ? C’est une ambiguïté qui a été questionnée dès 1991.
C’est justement à Riga qu’on vient de démanteler le monument soviétique de la victoire. Est-ce que ce démantèlement là est le produit du contexte actuel ou bien depuis longtemps y avait-il de le démanteler définitivement ?
Cette dernière décision s’est vraiment produite dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce monument était perçu comme dérangeant par une grande partie de la population depuis 1991, mais son démantèlement n’a jamais vraiment été d’actualité. Pendant les années 90 un groupe d’extrême droite a essayé de le faire exploser, en vain. Il y avait une demande dans une partie de société, mais qui n’a jamais percé dans le débat politique. Certes, certaines ont forces de droite ont évoqué la question, et il y avait un malaise autour de ces monuments, surtout depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en Russie. Le pouvoir russe a de plus en plus instrumentalisé la célébration de 9 mai, la célébration des victoires soviétiques.
Le monument commémoratif #soviétique de #Riga en #Lettonie a finalement été abattu hier, mercredi 24 août, par les autorités. pic.twitter.com/G6ZBzmBorV https://t.co/ThbvcD74Mn
— Matthieu Boisdron (@Mtth_Boisdron) August 25, 2022
À Riga, cette fête était organisée chaque année par des activistes russophones lettons. Il est important de rappeler que la Lettonie et l’Estonie ont une importante communauté russophone. C’est une présence assez récente. Ce sont principalement des personnes qui se sont installées à l’époque soviétique. Et donc une partie de cette population russophone se rassemblait chaque année le 9 mai devant ce monument pour célébrer la victoire soviétique. Mais comme cette fête était de plus en plus instrumentalisée par le pouvoir russe le monument a été associé à cette célébration. Et encore une fois la question « que fête-t-on ? » n’était jamais clairement tranchée : fête-t-on la libération ? La victoire ? L’occupation des pays baltes ? Est-ce qu’on glorifie le régime de Staline ? Est-ce qu’on célèbre celui de Vladimir Poutine ? Cette ambiguïté n’a jamais été levée clairement par la communauté russophone, même si les membres de cette communauté n’ont sans doute pas une réponse unifiée. Dans leur perception, cette fête du 9 mai a des significations différentes, car cette population n’est pas un monolithe : ce sont des gens assez différents selon leur éducation, leur histoire familiale, leurs convictions politiques. Si on leur posait toutes ces questions, ils auraient des réponses très différentes.
« Il y avait un malaise autour de ces monuments, surtout depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en Russie. Le pouvoir russe a de plus en plus instrumentalisé la célébration de 9 mai, la célébration des victoires soviétiques. »
Ces ambiguïtés créent une situation assez complexe. Mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue c’est que malgré tout l’idée du démantèlement n’a jamais vraiment été à l’agenda politique. Et la demande dans la société existait peut-être, mais elle était exprimée par une minorité. La population lettone repensait à ce monument une fois par an autour de 9 mai… Cette décision de démanteler ce monument est vraiment à replacer dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine, car depuis le monument a acquis une autre signification. Et cela s’est produit très rapidement sous les chocs de cette invasion, dans le climat de peur que l’agression russe a produit dans la société lettone. Il n’y plus de débat, on n’est plus dans l’ambiguïté. Pour une très grande partie de la population de Lettonie, ce monument est devenu tout simplement le symbole de cette menace russe, de ce pouvoir impérialiste. L’idée derrière ce démantèlement c’est d’exprimer la colère contre la politique russe et l’invasion de l’Ukraine.
Est-ce le même phénomène qui s’observe de la même manière en Lituanie et en Estonie ?
Le cas lituanien est un peu différent, car ils n’ont pas une grande population russophone. Donc cette discussion sur les monuments de l’époque soviétique était peut-être plus apaisée. Le cas estonien était, quant à lui, assez similaire. L’Estonie à une population assez importante des russophones, et Tallinn avait un complexe mémoriel dans son centre-ville, mis en place à la fin des années 40. Ce monument était plus modeste qu’à Riga : il y avait plusieurs tombes de combattants de l’Armée rouge, pour la plupart inconnus, et une statue d’un soldat. En 2007 la municipalité de Tallinn a décidé de transférer ces tombes, aussi bien que les statues, vers un cimetière militaire. Dans le cas letton on parle d’un démantèlement d’un monument très imposant, alors que dans le cas estonien on était dans une démarche de transfert, et cela a été l’occasion d’identifier les dépouilles, voire de les rapatrier en Russie, lorsque les familles ont été retrouvées.

Cela a suscité beaucoup de mécontentement dans la population russophone en Estonie. On a assisté à des manifestations violentes dans le centre de Tallinn, et à une ingérence de la part de la Russie qui a essayé à en mettre de l’huile sur le feu. Au même moment on assistait à des cyber-attaques très poussées contre les sites de l’État estonien. C’était un moment de tension très fort entre les russophones et les Estoniens, mais aussi un moment de très grande tension entre l’Estonie et la Russie. Mais depuis les statues sont restées dans leur nouvel emplacement au cimetière militaire, et c’est là que les russophones se rassemblent chaque année le 9 mai, et non plus dans le centre de Tallinn.
Vous avez évoqué tout un patrimoine urbain, que ce soient les architectures futuristes, le modernisme de l’architecture soviétique qu’on peut retrouver dans les pays baltes. Est-ce que ce patrimoine suscite également des tensions ?
La discussion autour des bâtiments, des habitations est très différente. Elles sont plus apaisées. C’est vraiment un débat beaucoup plus conceptuel, plus rationnel sur comment on définit l’héritage, comment on définit le patrimoine, est-ce qu’on doit essayer d’effacer tous les souvenirs de ce passé douloureux, ou est-ce que au contraire on doit en préserver les traces, les restaurer ? C’est un débat dans lequel les architectes, les historiens de l’art, les historiens tout court jouent un rôle assez important. C’est aussi une discussion entre une partie de la population et les experts. Le grand public a une perception assez claire et simple de ce patrimoine : ces bâtiments sont moches, ont été construits à l’époque soviétique, on doit donc les démanteler, ou en tout cas on ne doit pas beaucoup investir pour les préserver.
Face à cela, les architectes ou les historiens de l’art essaient d’expliquer qu’un patrimoine c’est un patrimoine, soviétique ou pas soviétique, et que c’est aussi une manifestation de certains styles architecturaux qui doivent être préservés, qui ont en valeur en soi indépendamment des pouvoirs politiques sous lesquels ils ont été construits. C’est un vrai débat. Les conversations sur les bâtiments ce sont des conversations longues assez nuancées, et parfois passionné, mais jamais très violentes.
Est-ce qu’il y a des bâtiments en particulier qui ont malgré tout un potentiel polémique ?
Récemment il y avait une discussion par rapport à un ancien siège de Comité central du Parti communiste letton à Riga. C’est un bâtiment qui se trouve dans un endroit assez central, à côté d’un parc. Il a été construit à l’époque soviétique. Lorsque le ministère de la culture était dirigé par un parti conservateur letton, ce ministère cherchait un endroit pour construire une salle de concert. L’idée était, dans un premier temps, de démanteler cet ancien siège du Parti communiste et le construire la salle de concert à cet endroit. Il y a eu de longs débats sur cette question, question qui n’est pas vraiment résolue jusqu’à présent. Dans ces débats, des architectes ou des activistes, des gens passionnés par l’histoire urbaine de Riga, s’opposaient à cette décision en disant que ce bâtiment a une valeur patrimoniale qui doit être préservée, et qu’il fait maintenant fait partie intégrante de l’histoire de la ville de Riga. Pour eux on ne pouvait pas effacer l’histoire.
On peut également mentionner les longs débats au sujet d’un édifice du centre de Riga : un carré noir sans fenêtre construit à l’époque soviétique pour en faire le musée des tirailleurs lettons. Ces soldats lettons s’étaient battus pendant la Première Guerre mondiale dans l’armée russe, mais ils furent les premières troupes nationales lettonnes national tout en jouant un rôle de premier plan dans la prise de pouvoir des bolcheviks en 1917. Ils ont donc une place très complexe dans le récit national letton. Le pouvoir soviétique avait fait construire ce bâtiment pour abriter le musée qui leur était dédié.
Après l’indépendance, les pouvoir publics ont pris la décision d’y installer un musée consacré aux occupations nazie et soviétique. Il y a donc eu des débats pour savoir ce qu’on ferait de cet édifice : ce carré noir situé en plein centre-ville semblait l’endroit idéal pour installer un musée sur cette thématique complexe. On envisageait également de le détruire, car après tout c’est un carré qui, selon certains, fait tache au milieu d’un quartier historique à l’architecture hanséatique et médiévale. La solution pour laquelle on a opté, elle-même très contestée, a été de construire un carré blanc à côté du musée, afin de souligner le passage d’un passé douloureux à un présent plus heureux.
Les espaces publics et les monuments véhiculent un récit, une compréhension de l’histoire nationale. Vu qu’on efface progressivement ce récit soviétique, qu’est-ce qui vient le remplacer ?
Une première question est de savoir si la présence de monuments, par exemple celui dédié à la libération de 1945, a signifié que le récit d’une libération a été accepté par les populations locales. Ces monuments étaient là, mais ils représentaient une certaine version de l’histoire qui n’a jamais été très profondément intégrée dans les esprits lettons, lituaniens où estoniens. À l’époque soviétique, même si le pouvoir en place n’était pas contesté activement au quotidien, sa légitimité n’a pas vraiment été acceptée. Donc la présence ou la disparition de ces monuments n’a pas vraiment changé la perception lettone de leur histoire. L’importance de la période de l’indépendance, l’idée de l’indépendance retrouvée, et l’idée qu’il y avait un pouvoir et un régime étranger imposé à la population, ces idées ont toujours nourri un récit, qui a toujours été le récit principal, même si à l’époque soviétique il n’a pas pu être exprimé ouvertement.
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Dans les monuments qui ont été construits après l’indépendance de 1991, on cherche la meilleure façon de commémorer les victimes des régimes soviétique et nazi. On voit des plaques sur les bâtiments, dans les rues, etc. Il y a cette volonté de commémorer et d’honorer ces victimes. Et il y a cette volonté, surtout à Riga, de reconstruire deux grands bâtiments qui avaient été détruits pendant la Seconde guerre mondiale : la mairie de Riga et un autre édifice juste situé juste en face. C’était un effort similaire à celui de la ville de Gdansk, en Pologne, où on a reconstruit tout le centre-ville médiéval tel qu’il était, en essayant de reconstituer les anciens bâtiments à l’identique. On trouve là, une nouvelle fois, cet effort pour souligner une continuité dans l’histoire de la Lettonie, et c’est un effort commun à tous les pays baltes.
Si on écarte le récit soviétique d’une libération de l’Europe centrale en 1945, comment raconte-t-on l’histoire des pays baltes de 1945 aux années 1990 ? Est-ce présenté comme une occupation qui se prolonge ? Une annexion ?
La période soviétique dans les Pays baltes était perçue, pensée, et ressentie comme une occupation. Cet argument est tiré du droit international, dans le sens où en 1940 l’annexion des pays baltes par l’Union soviétique n’est pas reconnue comme légitime par la plupart des pays occidentaux, y compris la France. En 1940 tout comment en 1945, les États-Unis, la France, la Grande Bretagne et d’autres pays européens ne reconnaissent pas les droits soviétiques sur le territoire des pays Baltes. Elle est vue comme illégitime. L’argument des baltes c’est que si cette action soviétique n’a été ni reconnue ni légitimée par les occidentaux, par conséquent c’est une occupation, et une occupation longue. On a donc une première occupation soviétique, puis une occupation nazie, et ensuite une seconde et plus longue occupation soviétique.
En se fondant sur le droit international, l’idée est que si l’annexion est illicite, c’est une occupation. Les juristes baltes se basent notamment sur le pacte Briand-Kellogg de 1928 (entré en vigueur en 1929), pacte dans lequel on dit très clairement que la guerre, la menace et la force dans les relations internationales sont illicites. Et donc les territoires acquis de cette façon ne peuvent déboucher sur une reconnaissance internationale. Le pacte Briand-Kellogg est souvent perçu comme un exemple des illusions des années 1920 sur la paix et la fin de la guerre. Ce pacte n’a bien évidemment pas empêché le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, mais il a eu des conséquences, notamment dans le cas des Pays baltes. Comme cette annexion soviétique a eu lieu par l’usage de la menace, de la coercition, elle n’a pas été reconnue par les pays occidentaux jusqu’en 1991. Et c’est pour cela qu’en 1991 les pays occidentaux, y compris la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne, rétablissent les relations. Ils reconnaissent, non pas une déclaration d’indépendance, mais une restauration de l’indépendance. Et ils rétablissent des relations diplomatiques, ils ne créent pas ex-nihilo des relations entre Paris, Londres, New-York et Vilnius, Riga et Tallinn. C’est un acte de restauration.
« Comme l’annexion soviétique des pays baltes a eu lieu par l’usage de la menace, de la coercition, elle n’a pas été reconnue par les pays occidentaux jusqu’en 1991. »
Pour la petite anecdote, comme la France n’a pas reconnu l’annexion des Pays baltes comme légitime, la Banque de France avait gardé l’or balte pendant les années 30, et puis l’a conservé jusqu’à 1991, quand les pays baltes ont retrouvé leur indépendance. Cet or a été restitué aux banques centrales de Lettonie et de Lituanie. L’Union soviétique a, à plusieurs reprises, demandé à la France et à la Banque de France de récupérer cet or qu’elle considérait comme sien. La Banque de France a toujours refusé. Dans un même registre, la France a tout de même rendu les clés des ambassades baltes à l’Union soviétique en 1945, mais après 1991, la France a payé une grande compensation aux pays baltes, car l’acte de restitution de ces bâtiments à l’Union soviétique était compris en France, comme dans les pays baltes, comme un acte qui nécessitait une réparation.